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Organisation des consultations préanesthésiques

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Rédaction : le mercredi 10 novembre 2021, par DEGOUL Samuel, FAWER Céline, THEISSEN-LAVAL Odile

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Licence : CC BY-SA 4.0  (voir le contenu)

1 - Contexte

Une consultation préanesthésique (CPA) doit être réalisée en amont de toute prise en charge anesthésique, au moins 48 heures avant l’intervention sauf si le caractère urgent de l’intervention justifie qu’on outrepasse ce délai.

En pratique, elle aura lieu au moins 8 jours avant les interventions programmées (nécessité d’examen complémentaire, gestion des anticoagulants…). Elle est valide pendant 2 mois, si le patient ne présente pas de modification de son état de santé.


Le chirurgie / anesthésie cardiaque n’est pas concernée par ce protocole.

2 - Trois modalités de demande de CPA selon la situation clinique

2.1 - Selon le caractère urgent de l’intervention

  • urgence vraie, nécessitant une intervention immédiate ou dans la journée : appel direct, par l’opérateur, du médecin anesthésiste de garde, joignable 24h/24 au numéro :
    • bloc EM : 03 89 64 81 80
    • maternité EM3 : 03 89 64 33 14
  • urgence relative, dans les jours à venir et potentiellement avant 48 heures, chez un patient hospitalisé : prescription d’une CPA dite « interservice » dans le dossier patient informatisé (DPI). Cf. section dédiée ci-dessous.
  • intervention programmée, qui ne justifie pas de déroger au délai légal de 48 heures entre CPA et intervention : prise de rendez-vous auprès du secrétariat d’anesthésie concerné, par téléphone : EM1, EM2 ou EM3. Cf. section dédiée ci-dessous.


Le principe est simple : hors urgence vraie, absence d’indication opératoire écrite = pas de CPA.


Qu’est-ce qu’une indication opératoire complète ?

  • intitulé opératoire,
  • si applicable :
    • côté,
    • voie d’abord (cœlioscopie / laparatomie, PTH abord antérieur, angioplastie per-cutanée ou avec abord chirurgical...),
    • renseignements pour l’antibioprophylaxie, notamment présence de matériel si non évident dans l’indication opératoire (arthroscopies...),
  • autres transmissions utiles, notamment type d’anesthésie souhaitée pour certaines interventions (endartériectomie carotidienne, ophtalmologie...).

2.2 - Cas particuliers

  • Pour les interventions en urgence relative chez des patients en ambulatoire, typiquement chirurgie de la main et ophtalmologie : une prescription dans le DPI n’étant techniquement pas possible, contacter le secrétariat d’anesthésie. Une traçabilité écrite de l’intervention prévue est requise.
  • Pour les interventions programmées prévues chez des patients actuellement hospitalisés pour qui une consultation d’anesthésie en ambulatoire serait compliquée (forte altération de l’état général, soins palliatifs, troubles psychiatriques...), la prise de rendez-vous s’effectue comme pour les CPA programmées classiques, par téléphone ; selon l’état du patient, la CPA sera réalisée en chambre ou en secteur de consultation. Là encore, une traçabilité écrite de l’intervention prévue est requise.

3 - Prescription d’une CPA interservice


Désormais, les demandes téléphoniques de CPA interservices par les IDE seront refusées.

Seul un médecin, senior ou interne, ou une sage-femme peut en faire la prescription.

Elle se fait comme toutes les autres prescriptions dans le DPI, via M-EVA :

  1. chercher le groupe de prescription « Consultations Préanesthésiques Interservices ». On y accède facilement en saisissant un de ces mots clé : « cpa », « anesthésie », « interservice »...
  2. choisir une des prescriptions disponibles selon la spécialité de l’opérateur (et non forcément celle du médecin qui fait la prescription), selon la même logique que les secrétariats d’anesthésie :
    • EM1 pour la chirurgie « dure » : orthopédie, traumatologie, ophtalmologie, ORL, chirurgie plastique,
    • EM2 pour la chirurgie viscérale : digestive, urologique et vasculaire,
    • EM3 pour la gynécologie-obstétrique.
  3. renseigner les quelques items :
    • intitulé de l’intervention (obligatoire) : il s’agit bien de l’intervention prévue, et non de la pathologie du patient, précisant, si applicable : le côté, la voie d’abord...
    • confirmer le caractère urgent ou semi-urgent de l’intervention (sinon, la prescription n’a pas lieu d’être)
    • date de l’intervention (obligatoire), même si approximative,
    • et d’éventuelles remarques utiles pour l’anesthésiste, notamment :
      • le type d’anesthésie souhaitée dans certains cas : chirurgie carotidienne, ophtalmologie...
      • une particularité clinique à transmettre : problème d’hémostase, tutelle...
  4. valider & signer la prescription.

Cette prescription génère alors automatiquement une demande de rendez-vous au secrétariat d’anesthésie concerné, qui l’intégre dans la liste des consultations interservices en attente (accompagnée des données renseignées par le prescripteur).

Le rendez-vous apparaît ensuite dans le plan de soins.


Le moment de la consultation apparaîssant dans le plan de soins est purement indicatif. En pratique, un anesthésiste, senior ou interne, passe quand c’est possible.

4 - CPA réglée

4.1 - Étape 1 - Prise de rendez-vous

Lorsque l’opération est programmée, au moment de la consultation chirurgicale ou après celle-ci, le secrétariat de l’opérateur :

  • contacte directement le secrétariat d’anesthésie pour la prise de RDV
    • chirurgie EM1 : secrétariat B. Tél : 03 89 64 61 51
    • chirurgie EM2 : secrétariat A. Tél : 03 89 64 70 52
    • chirurgie EM3 : secrétariat C. Tél : 03 89 64 69 78
    • si le secrétariat d’anesthésie n’est pas joignable : donne au(à la) patient(e) le numéro de téléphone du secrétariat d’anesthésie avec la consigne de rappeler le lendemain pour une prise de RDV. Ceci doit être tracé dans le DPI (par ex. : « la patiente prendra elle-même le RDV de CPA »).
  • transmet le courrier de l’opérateur au secrétariat d’anesthésie


Absence de courrier de l’opérateur = pas de CPA

  • informe le(la) patient(e) des procédures : date de la consultation préanesthésique, examens complémentaires, remise d’ordonnance d’examens complémentaires (bilan sanguin, PCR COVID...), pré-admission, consentement... = « pack OP »
    • si le(la) patient(e) n’est pas présent(e) lors de la programmation, ces documents lui sont adressés par courrier postal ; il(elle) est également contacté(e) pour s’assurer de sa disponibilité et recueillir son consentement oral afin de poursuivre la programmation opératoire.
Convocation de consultation d’anesthésie issue du DPI
  • assure la traçabilité dans le DPI ; tous les intervenants sont informés du suivi du parcours patient :
    • remise du « pack OP »
    • information de la consultation chirurgicale : indication, nom de l’opérateur, date opératoire, mesure d’information du patient
    • convocation du patient pour la CPA
Traçabilité des consultations
Exemple de traçabilité conforme
Exemple de traçabilité non conforme

4.2 - Étape 2 - Réalisation de la CPA

4.2.1 - Le RDV est pris et honoré

Traçabilité du RDV dans le DPI, visible par tous les intervenants

4.2.2 - Le(la) patient(e) ne se présente pas au RDV

  • Le secrétariat d’anesthésie en informe immédiatement par mail le secrétariat de l’opérateur.
  • Le secrétariat de l’opérateur s’enquière des raisons (annulation, problème de santé, familial ou de transport, refus d’intervention) et organise un nouveau RDV d’anesthésie si l’indication opératoire est maintenue.

4.3 - Étape 3 - Validation de la consultation d’anesthésie

Le pointage du programme opératoire est réalisé par le secrétariat d’anesthésie

  • pour le bloc EM : après la validation de la cellule de programmation du jeudi semaine S-1,
  • pour le bloc EM3 : en semaine S-2.

Il consiste à répertorier et vérifier les dossiers d’anesthésie, dont les examens complémentaires et la biologie.
Le dossier d’anesthésie est validé par le MAR, puis distribué dans les services d’hospitalisation.

En cas de non-validation :

  • pour raison médicale, le MAR en informe le chirurgien. Conjointement ils décident de la conduite à tenir.
  • s’il n’existe pas de dossier d’anesthésie (le(la) patient(e) ne s’étant pas présenté(e) au RDV d’anesthésie), le secrétariat d’anesthésie informe immédiatement par mail le secrétariat de l’opérateur. Une nouvelle CPA est programmée (retour étape 1) et l’intervention est reportée.

5 - Planification des consultations programmées

5.1 - EM3

Selon la présence médicale (d’après le planning médical de semaine) :

  • 3 MAR présents :
    • la consultation est ouverte en journée complète (matin + après-midi) avec un MAR ± un interne (dans ce cas : double consultation)
    • un MAR au bloc opératoire
    • un MAR en salle d’accouchement
  • 2 MAR présents :
    • la consultation peut être ouverte sous ces conditions :
      • avec un interne, à défaut celui de salle d’accouchement si pas d’autre présent (mais à éviter si possible)
      • maximum 8 à 10 consultations le matin et 5 l’après-midi
    • un MAR au bloc opératoire
    • un MAR en salle d’accouchement


À savoir que :

  • le MAR de salle d’accouchement est le senior référent pour l’interne qui consulte seul et aura la responsabilité de revoir et valider les dossiers de la consultation
  • chaque interne assure une consultation une fois par semaine sous couvert d’un senior disponible (soit celui de salle d’accouchement, soit celui en consultation avec lui/elle)
  • 1 MAR présent :
    • la consultation est fermée
    • le bloc opératoire est fermé
    • le MAR est en salle d’accouchement, également sollicité au bloc opératoire pour les urgences

6 - Annexes - Justifications

6.1 - Règlementation


Ce que dit la loi

  • La CPA est une obligation règlementaire avant toute intervention nécessitant une prise en charge par un anesthésiste.
  • Seul le caractère urgent de l’intervention peut justifier qu’on déroge au délai de 48 heures entre CPA et intervention ; il doit donc être tracé dans le dossier du patient.

Problèmes rencontrés

Les CPA interservices ne sont généralement demandées qu’à l’oral, par appel téléphonique aux secrétariats d’anesthésie ou à un anesthésiste, et le caractère urgent de l’intervention est souvent absent dans les dossiers.

Si une transmission orale seule est concevable pour les urgences vraies, avec prise en charge immédiate au bloc opératoire ou différée de quelques heures, ce n’est pas le cas pour les urgences relatives, qui auront lieu « dans les jours à venir ».

6.2 - Consultation préanesthésique = consultation médicale


Une demande de consultation médicale s’accompagne de la transmission d’un minimum d’informations, par le demandeur au consultant. Ici, le minimum minimorum est l’indication opératoire elle-même.

Pour réflexion : quel radiologue accepterait la réalisation d’une TDM sans information autre que « TDM » dans la demande ?

Problèmes rencontrés

L’indication opératoire est très régulièrement absente des dossiers des patients, ou, si elle y figure, est parfois incomplète :

  • information concernant la pathologie à l’origine de l’intervention, et non l’intervention elle-même. Par ex., « fracture de hanche » n’est pas un intitulé opératoire ! S’agit-t-il d’un clou Targon, d’une PTH... ? La prise en charge anesthésique en dépend,
  • intitulé de l’intervention incomplet. Par ex., « colectomie » : par laparotomie ou cœlioscopie ?
  • côté non précisé. Par ex., « PTH », « carotide », « vitrectomie »,
  • absence de transmission d’éléments de transmissions particuliers nécessaires pour adapter l’anesthésie. Par ex., endartériectomie carotidienne réalisable sous anesthésie locorégionale ? Abord antérieur pour une PTH (qui nécessite alors une anesthésie générale) ? Angioplastie réalisable sous anesthésie locale + sédation ?...

Vos commentaires

  • Le 24 novembre 2021 à 15:38, par AHLSCHWEDE Erich En réponse à : Organisation des consultations préanesthésiques

    Parfait et merci beaucoup !

    Je présume que les opérateurs ont été informé(e)s entre - temps par courrier ?

    Quel est le retour d’expérience des deux semaines passées ?

    Bon courage !

    Répondre à ce message

  • Le 11 février 2022 à 17:46, par DO KHAC Tam En réponse à : Organisation des consultations préanesthésiques

    Bonjour,

    Je suis intérimaire et je n’ai à ce jour pas encore fait de consultation d’anesthésie !!

    Ce qui marche bien et vu ailleurs en CHU pour les transmissions chirurgien vers MAR pour la CPA, ce sont des fiches de transmission avec des items prédéfinis consensuellement selon la spécialité chirurgicale et que le chirurgien remplit à la main (ça va plus vite !) et que le secrétariat du chirurgien scanne et met dans le dossier informatisé du patient, de même que le courrier du chirurgien pour le médecin traitant qui lui a envoyé le patient, ainsi que souvent le schéma explicatif de la chirurgie dessiné par le chirurgien et contresigné par le patient pour le consentement éclairé. Ainsi on a l’essentiel dans le DPI, ce qui permet à tout MAR d’accéder en quelques clics à l’essentiel de ce qu’il faut savoir du patient, et de préparer si besoin à l’avance dans les jours qui précèdent la CPA avant de voir le patient en présentiel (les internes aiment bien cette façon de procéder et moi aussi !)
    Par exemple items entre autres d’une fiche à remplir par un chirurgien en viscéral urologie : en sus de la chirurgie, admission la veille ou le jour J, sortie envisagée à J+..., durée de l’opération, risque hémorragique classé en 3 grades, dossier du patient simple (1/4 heure de CS) versus compliqué du fait de : cancérologie, ATCDs chirurgicaux ou médicaux majeurs (1/2 heure de CS), antiagrégant ou anticoagulant...

    Dr Do Khac, Tam

    Répondre à ce message

  • Le 15 février 2022 à 09:37, par FAWER Céline En réponse à : Organisation des consultations préanesthésiques

    Le DPI ne permet pas de scanner et d’enregistrer quantité de documents, nous avions déjà évoqué ce sujet en pensant pouvoir scanner et enregistrer les DA après la validation et y rajouter les ordonnances usuels des patients.
    Cette pratique ne peut être utilisée au GHR.
    Hors, il est possible d’annoter dans le DPI des observations médicales et celles-ci peuvent être visibles par les MAR et les chir : la saisit informatique est indispensable.

    Répondre à ce message

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